De gauche à droite : Guy Samama, Thomas Gautier, Daniel-Charles Badache.
COLLABORATION DES COMPETENCES
QUELLE BONNE IDEE !
Le CHU et deux hôpitaux
israéliens ont signé une convention,
à l'initiative du professeur caennais Guy Samama.
Quatre médecins en ont déjà bénéficié.
« L'idée, c'est l'ouverture au monde », résume le professeur Guy Samama, chef du service de chirurgie viscérale et digestive au CHU de Caen. Depuis un an et demi, à son initiative, le CHU et deux hôpitaux d'Haïfa, en Israël, ont lancé « des échanges poste pour poste d'internes en chirurgie ». Des séjours de deux à trois mois organisés sous l'égide de France-Israël Basse-Normandie (150 adhérents).
Pourquoi Haïfa ? « C'est une ville de 230 000 habitants multiculturelle, avec une importante communauté d'Arabes israéliens », décrit Guy Samama. Il revient sur les buts du projet. « Établir des relations basées sur les jeunes en formation. Faire vivre à nos internes une expérience humaine, dont ils reviennent anglophones. Faire prendre conscience aux Israéliens qu'en dehors des États-Unis, il existe la France. »
L'équipe de coelio-vidéo-chirurgie du professeur Samama fait partie des meilleures au monde.
Deux Israéliens et deux Normands sont déjà partis en échange. Un troisième s'envole cette semaine. Thomas Gautier, 29 ans, a suivi le programme l'an dernier. « J'avais deux objectifs. Culturel : Israël m'était inconnu. Professionnel : les Israéliens ont appris avec les Américains, c'était une façon de voir cette école. » Son bilan : « J'ai rencontré des gens qui m'ont vraiment bien intégré, des amis avec lesquels j'ai gardé contact. » Le programme ? « Il faut qu'il continue. Aller voir ce qui se passe ailleurs est fondamental dans notre métier. Et, humainement, c'est un beau voyage. »
La première interne reçue au CHU était une jeune femme arabe, citoyenne israélienne. À Caen, un interne tunisien était également présent dans le service. « C'est l'autre idée du programme : faire se rencontrer des gens qui n'en ont pas tellement l'occasion autrement », explique Guy Samama. Président de France-Israël Basse-Normandie, Daniel-Charles Badache rebondit : « Un projet comme celui-ci montre ce que les relations interpersonnelles peuvent apporter à la paix, au rapprochement des uns et des autres. »
Virginie JAMIN.