SONNEZ DE LA TROMPETTE !
Sonnez de la trompette en Sion ! Le jour de l’E.ternel vient, il est proche ! «Joël:2».
ABRAHAM ET NOE
La 3ème parasha «partie de la Torah» s’appelle Lekh Lekha. Elle porte sur Genèse 12 et raconte l’histoire d’Abraham le père de la foi et l’ami de D.ieu. Avant lui fut aussi un grand homme que Pierre disciple de YESHOUA nomma : prédicateur de la justice, c’est Noé ou Noa’h. Le Judaïsme enseigne que ces deux hommes incarnent deux modèles de religion ou de croyants: Le modèle Noa’hique et le modèle Abrahamique.
NOE OU NOA’H : signifie repos mais aussi consolation (Genèse:5-29) sans doute Noé a-t-il consolé D.ieu de la perversité de la génération d’alors et sa foi reposait en D.ieu. Quand D.ieu vit la méchanceté des hommes, Noé trouva grâce, il était juste et intègre (tsadiq tamin) et il «marchait avec D.ieu» (Genèse 6 :8-9). Les commentateurs JUIFS notent que Noé marchait avec D.ieu, tandis qu’Abraham marchait devant l’E.ternel (Genèse17:1).
Toute chair était corrompue sur la terre. Après avoir averti Noé qu’il allait détruire sa génération, D.ieu lui ordonna de bâtir une arche, et Noé exécuta tout ce que D.ieu lui avait ordonné (Genèse:6-22). La bible ne mentionne pas que Noé ait discuté le projet de D.ieu concernant la destruction de l’humanité. Il a obéi, témoin silencieux de la justice divine. L’auteur des Hébreux nous dit que Noé «avait pris au sérieux la révélation qu’il avait reçue au sujet d’évènements qu’on ne voyait pas encore…Et D.ieu lui a accordé d’être déclaré juste en raison de sa foi»-Hébreux:11-7.
Noé ne fut pas contaminé par son entourage dévoyé, et pour cela, il est un exemple extraordinaire pour notre temps. Il demeura juste et intègre et soumis à D.ieu pour ce qu’il devait accomplir. Noé est un exemple de soumission et de crainte respectueuse de l’E.ternel. Il a marché avec D.ieu.
Pour les JUIFS, le croyant de type Noa’hique est un croyant qui est extrêmement respectueux de D.ieu, ne discutant pas et obéissant. Il est le parfait soldat qui exécute les ordres. Noé place D.ieu comme Souverain, mais il ne va pas au devant de sa génération. Il n’est pas écrit que Noé a cherché à avertir ses contemporains, comme Jonas par exemple. Il a laissé la justice de D.ieu s’accomplir.
Au sortir du déluge, Noé saura reconstruire «Le Monde». Les sages disent qu’il ne s’est pas laissé abattre par la tâche. De la même façon, le peuple JUIF ne s’est pas laissé abattre après l’immense tragédie de la Shoah: La génération suivante a permis la renaissance complète d’ISRAËL.
ABRAHAM
Abraham « Avra’ham » en Hébreu : aussi prénommé Abraham-Avinou – ou Abraham notre père, est le patriarche d’ISRAËL par excellence. Notons que par Ismaël, Abraham est aussi le père de la nation arabe, ainsi que le père de toutes les nations. Les JUIFS fondent le Judaïsme sur la religion Abrahamique qui fleurira ensuite dans la loi mosaïque. L’histoire du peuple JUIF commence avec Abraham. C’est après 25 ans de présence dans le pays que D.ieu se révèle pleinement à lui : en Genèse : 17 «lorsque Abraham fut âgé de 99 ans, l’E.ternel lui apparut, et lui dit : Je suis le D.ieu tout puissant EL SHADDAÏ. Marche devant ma face et sois intègre. J’établirai mon alliance avec toi, et Je te multiplierai à l’extrême».
ABRAM (père élevé) est baptisé d’un nom nouveau ABRAHAM (père d’une multitude de nations). D.ieu lui demande la circoncision «Brit-Milah» comme signe d’alliance et de partenariat avec Lui et ses descendants. Abraham deviendra l’ami de D.ieu et sera le fondateur de la nation hébraïque par son alliance avec l’E.ternel.
Jacques: 2-23 dit : Abraham crut à D.ieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de D.ieu.
DEUX HOMMES- DEUX MODELES
Quelle est la différence avec Noé sur la relation avec autrui et avec D.ieu ? Souvenons nous que Noé marchait avec D.ieu, tandis qu’Abraham marchait devant Lui. Les deux hommes sont justes et intègres. La différence est dans l’attitude face à une décision divine de jugement.
Réflexion personnelle
Quand D.ieu avertit Noé qu’il va détruire ses contemporains, Noé accepte la décision de D.ieu sans discuter, et n’avertit pas ses semblables que leur fin est proche.
Abraham par contre, aura un moment d’hésitation, quand l’E.ternel lui demandera le sacrifice par holocauste de son fils Isaac «Yitzach». Abraham obéira dans la douleur et le doute, à la volonté de D.ieu, qui arrêtera au dernier instant, la main armée d’Abraham sur son fils.
ACTION VOLONTARISTE ET INTERPELLANTE D’ABRAHAM
Allons à la tragédie de Sodome et Gomorrhe (Genèse 18et19) : D.ieu partagea la pensée qu’Il avait de détruire par le feu cette ville pervertie. De la même façon D.ieu avait averti Noé de la destruction de sa génération.
REACTION D’ABRAHAM : Sa réaction est immédiate-ses propos sont tranchants, s’adressant à D.ieu: Tu ne peux pas faire cela! Tu ne peux traiter de la même manière le juste et le coupable, et faire mourir le juste avec le méchant! Toi qui juges la terre entière, n’agirais tu pas selon le droit? (Genèse:18-25) Abraham interpelle là D.ieu d’une façon quelque peu cavalière, lui demandant d’agir selon la justice. Il parle au Maître du monde et le confronte… Puis Abraham va négocier le salut des gens de Sodome et de son neveu Lot. Il va se révéler être un véritable intercesseur. Dans le Judaïsme Abraham incarne la vertu du Hessed - la bonté même. Abraham a foi que même l’être le plus mauvais peut-être sauvé. Le Judaïsme enseigne la valeur de la vie et de tout homme quel qu’il soit.
COMMENT REAGI D.IEU ? Contrairement à nos pensées, D.ieu considère bonne la réaction d’Abraham. Esaïe nous révèle l’amitié de D.ieu envers Abraham. «Quand à toi ISRAËL, mon serviteur Jacob que J’ai choisi, et descendance d’Abraham, QUI ETAIT MON AMI» Esaïe:41-8.
En Jean : 15-15 : YESHOUA dit : Je ne vous appelle plus serviteurs…Je vous appelle mes amis. D.ieu aime voir en nous des amis non seulement qui Lui obéissent, mais Lui résistent, plaident et L’interpellent. Nous ne sommes pas seulement des serviteurs obéissants et soumis ; nous sommes des croyants qui n’allons pas seulement dans le courant de D.ieu, mais qui allons «au devant» de Ses désirs, Le confrontant même avec Sa propre parole, Sa propre justice. C’est le plaisir de D.ieu de nous voir réagir sainement-saintement.
DEUX PENSEES DIFFERENTES
Selon la pensée JUIVE, on peut distinguer deux types de religion «Noa’hique et Abrahamique» l’une passive axée sur la soumission, et l’autre entreprenante, allant au devant. L’islam fait partie des religions soumises à un dieu lointain et implacable. Le mot islam signifie soumission. Il y a dans ce type de religion une fatalité, une acceptation passive des faits et des évènements. Qui sommes-nous pour demander des comptes à D.ieu ? Nous devons juste obéir.
Abraham est appelé dans la foi JUIVE «l’homme saumon» celui qui remonte le courant, ou qui est à contre-courant de la pensée majoritaire. Il est un fait qu’ISRAËL qui s’identifie à Abraham est véritablement un peuple mis à part, et d’une certaine façon s’oppose au reste du monde. Dans le Judaïsme «Talmud » il est spécifié que qui sauve une âme, sauve le monde entier. A Sodome Abraham a réussi à sauver Lot et sa famille. Ruth est issue de la descendance de Lot, et on pourrait dire qu’Abraham a sauvé la lignée Davidique.
Dans le Christianisme nous pouvons rencontrer ces deux types de foi. La foi catholique est beaucoup plus proche du modèle Noa’hique-obéissance au prêtre et soumission à l’enseignement donné, foi contemplative. Au contraire la foi protestante, pétrie de la foi vétéro-testamentaire «première alliance-Tanach» et en même temps proche de la foi JUIVE, possède un caractère entreprenant et actif, sauvé par foi et grâce, n’obéit qu’à D.ieu et n’en réfère qu’à Lui. La liberté de conscience protestante, lui confère une liberté de comportement, animée d’une foi altruiste, l’amenant à être comme Abraham, pour interpeller D.ieu comme on parle à un ami. La foi protestante est plus individualiste que celle du catholique.
DEUX ATTITUDES COMPLEMENTAIRES
D.ieu nous enseigne en fait à posséder ces deux attitudes sans qu’elles s’opposent: d’un coté la soumission et la crainte de l’E.ternel, de l’autre la volonté d’aller plus loin «au devant».
Marcher avec D.ieu et marcher devant Sa face. Nous avons à composer avec ces deux comportements: YESHOUA nous révèle que nous ne sommes plus esclaves, mais Il demande que nous ne soyons plus serviteurs, mais amis (Jean:15). Il nous poussera à agir, en mettant notre foi en pratique. Jacques dira qu’une foi sans les œuvres (nos actes) ne vaut rien, elle est morte.
Source : extraits du journal "Sonnez la trompette" de « Shalom Israël »
Gerald Fruhinsholz
Photos : Bibliothèque d'images personnelles
Commentaires : Philippe KREMER