AUX SOURCES DU SIONISME
Concept échafaudé par Nathan- Bimbaum en 1891, en référence au Mont-Sion « TZION » métonymie de la ville Sainte « pensée d’un état Sioniste avec la ville Sainte Jérusalem », en tant que projet politique dans l’Europe de la moitié du XIXème siècle. Pour autant l’on ne peut passer sous silence l’ancienneté de fondements liés à la spiritualité, à l’expérience et à l’espérance du peuple JUIF. Après un dur exil, celui-ci va préserver son unité grâce à une « religion-culture » nationale associant étroitement un livre universel et vivant la Torah « loi », une langue rituelle l’hébreu « devenue plus tard langue officielle, sous l’égide de Yéhouda –Ben Eliezer » et le souvenir d’une Terre –ERETZ-ISRAËL.
Ainsi dans l’épreuve de la dispersion » diaspora » dans les nations, relative à la destruction du deuxième temple, par une cohorte romaine : dite Italienne, en 68 de notre Ere ; Foi et nation sont elles demeurées intimement imbriquées. Par ailleurs il est toujours opportun de rappeler que la présence JUIVE n’a jamais cessé en Terre-Sainte, et que des « Alyot » (montée - rentrée en Terre ancestrale) personnelles ou communautaires ont renouvelé le Yichouv « retour et acquisition de terres » en Palestine. Aussi en 1850 la population de Jérusalem était majoritairement JUIVE. Toutefois dans la plupart des cas le « Retour au pays » relève davantage du vœu et de la Foi Messianique, que d’une démarche volontariste.
Dépouillés de leur devenir à défaut d’assise territoriale, voués à un statut d’infériorité, de mépris ; Humiliés, tourmentés, pressurés, parqués, traqués, voire massacrés. Les JUIFS ne purent envisager de prendre en main leur avenir collectif qu’en accédant au politique.
L’ENTREE DANS LA MODERNITE
La révolution française sanctionne pour la première fois de l’histoire « l’Octroi » de la citoyenneté aux JUIFS en 1791 ; Signe leur sortie du « Ghetto » et leur émancipation personnelle : en vertu de la fameuse formule d’un homme politique Clermont-Tonnerre -1757-1792- et abolitionniste des privilèges, dont citation : Il faut tout refuser aux JUIFS comme nation, et tout leur accorder comme individus. Les cadres communautaires sont abandonnés au profit d’un mode de vie civique. Dés lors les JUIFS de France deviendront des Israélites français, bons élèves assimilés, reléguant tout caractère distinctif privé.
Cette rupture provisoire avec le caractère « national » du peuple JUIF se propagea peu à peu dans toute l’Europe occidentale.
En revanche il n’en va pas de même dans la partie orientale du continent ; Centre démographique du Judaïsme de l’époque. La Russie impérialiste et ses dépendances révèlent un monde archaïque fondé sur le principe des « nationalités ». La condition JUIVE s’y avère peu enviable, notamment après l’assassinat du Tsar Alexandre II -1855-1881, de la dynastie des Romanov « surnommé le libérateur- auxquels s’ajoutent les titres de Grand Duc de Finlande et Roi de Pologne » tué par des partisans Slavophiles.
Face à une surpopulation et à la misère qui règne chez les JUIFS dans leur : Zone de résidence relative à un édit du » Numérus- Clausus » leur interdisant nombre de professions, à un Antisémitisme fortement ancré dans toutes les strates « couches » de la société russe, les JUIFS se résolvent en masse à l’émigration temporaire ou définitive, dans une Terre d’asile future en Palestine. La culture JUIVE est saisie d’une attirance pour les idées nouvelles émanant du (Socialisme- rationalisme- positivisme) confortant ces idées dans l’esprit des premiers colons fondateurs des Kibboutz « centres communautaires agricoles » basés sur la mise en commun de toutes choses.
ORTHODOXIE ET RIGUEUR
Impuissante à répondre aux interrogations du monde moderne en mouvement perpétuel, l’Orthodoxie cède du terrain face à d’autres approches et courants de pensées, basés sur la HASKALA :de Moses- Mendelssohn « pensée JUIVE des XVIIIème et XIXème siècles, fortement influencée par le mouvement des lumières, mouvement dominant en Europe et importé en France , qui donnera le siècle des lumières «consacré à la science et philosophie » ainsi que sur la WISSENSCHAFFT DES JUDENTUMS : pensée philosophique particulière attachée à la religion JUIVE d’Allemagne, relative au Judaïsme.
LES PRECURSEURS DES PRE-SIONISTES
A MOSES-HESS «Appel à l’action collective »
Bien que le Sionisme relève d’un processus de sécularisation du Judaïsme, et qu’il ait attiré les foudres de bons nombres des tenants de l’Orthodoxie Rabbinique «ultra- religieuse »
Les penseurs Pré-Sionistes, les plus influents recrutent parmi les leadeurs religieux.
ALYA
L’Alya : Aux yeux d’un Rabbin de Sarajevo « Yéhuda – Haï – Alkalaï » 1798-1878,
La venue prochaine du Machiach « Messie » dans sa conviction personnelle ne peut aboutir qu’à l’Alya « montée –retour en ERETZ-ISRAËL ».
Suite à la création de l’Alliance universelle (1860) : Yéhuda- Haï- Alkalaï , appelle de ses vœux une société de colonisation placée sous son égide , et chargée du rachat de terres en Palestine «futur Etat Hébreu».
MOSES-HESS « 1812-1875 »
Pour un Etat Nation –JUIF
Souvent reconnu par les historiens comme le premier Sioniste authentique, ayant reçu une éducation JUIVE traditionnelle ; Il se tourne vers l’Hégélianisme (mouvement issu de la pensée de Hegel – philosophe JUIF, stipulant qu’esprit et nature, s’opposent l’un à l’autre).
Puis Moses-Hess se dirige vers le socialisme allemand.
THEODORE HERZL
L’un des pères du Sionisme « pensée en actes de la création d’un foyer national JUIF en Palestine » Emigra par la suite dans la Terre, qui deviendra ISRAËL.
Il organisa le premier congrès national Sioniste à Bâle « Basel » Suisse, en 1897.
En 1901 : Il instituait le Fond national JUIF – KKL : Keren -Kayemeth- Le ISRAËL (Corne du renouveau et de la plantation en Terre d’ISRAËL) créé pour le rachat de terres , et la plantation d’arbres dans le futur ERETZ-ISRAËL.
Conforté par l’évolution cauchemardesque du statut des JUIFS dans une Europe décadente, ce mouvement de libération national unique dans l’histoire, devait aboutir après des décennies
A la proclamation et création du jeune Etat d’ISRAËL : le 14 Mai 1948, l’un des évènements les plus marquants du XXème siècle.
SIONISME ET TRADITION JUIVE
Enraciné dans la tradition JUIVE le Sionisme s’épanouit sous l’effet d’une modernité à double tranchant, alliant émancipation et Antisémitisme racial, sécularisation et Nationalisme exclusif.
THEODORE-HERZL 1860-1904
Lors de son décès en 1904, le Sionisme avait acquis un crédit unanime, et une légitimité au sein du Judaïsme européen ainsi que mondial.
Une stèle fut érigée à la mémoire de Théodore- Herzl, sur le Mont Herzl, vis-à-vis de la Knesset « siège du parlement et des députés Israéliens » à Jérusalem, commémorant son patriotisme Sioniste et les bienfaits qu’il apporta au peuple d’ISRAËL.
En 1904 fut créé un hymne TIKVA TENOU : notre espoir :
Les JUIFS avaient un hymne national mais pas encore de patrie,
C’est à la proclamation de l’Etat d’ISRAËL en 1948, que cet hymne devint hymne national sous le nom de Hatikva : l’Espérance
KOL OD BALE VAV PENIMA NEFESH YEHOUDI OMIA
OULFATE MISRAH KADIMA AYIN LE TZION TSOFIA
OD LO AVDA TIKVA TENOU
HATIKVA BAT CHNOT ALPAYIM
LIYOT A KOFSIR BEARTSENOU
ERETZ TZION YEROUSHALAÏM
TRADUCTION
Si au fond de votre cœur vibre une âme JUIVE
Et que des confins de l’orient un œil sur Sion se fixe !
Alors nous avons encore l’espoir, espérance vieille de
deux mille ans, de vivre un jour librement sur notre Terre
Terre de Sion et de Jérusalem.